Publié le 15/12/2017

Je crois ce que je vois ou je vois ce que je crois ?, by Jill Székely

Je crois ce que je vois

Je crois ce que je vois ou je vois ce que je crois ?

Un grand philosophe, Thomas d’Aquin, surnommé Saint Thomas, a affirmé qu’il ne « croyait que ce qu’il voyait ».

C’est juste. Prenons un exemple concret. Un homme et une femme s’embrassent sur le trottoir. Vous les voyez s’embrasser, vous pouvez croire que ces deux-là s’aiment. Vous l’avez vu, vous le croyez. Après, s’il s’est agi d’une erreur, comme par exemple de deux acteurs qui tournent un film et qui jouent un couple amoureux, vous pourrez toujours dire qu’ils s’embrassaient “comme si” ils étaient amoureux.

Je crois ce que je vois …

Saint Thomas avait raison. Il voulait avoir la preuve par ses propres sens de ce qui se disait. Il ne croyait pas tout ce que Facebook raconte, ou le voisin qui a vu le troisième homme (ça c’est plus ancien, grec à vrai dire, Platon pour les intimes).
On disait de ces hommes qu’ils étaient des “philosophes “, ce qui signifie littéralement “amoureux de la sagesse “.

Epicure, un autre génie qui réfléchissait dans son Jardin, avait défini la philosophie comme étant le travail de “soulager la souffrance humaine “. Un ” thérapeute de l’esprit” en quelque sorte.

Tous ces penseurs ont raison, selon leur point de vue. Et c’est là que je reviens à mon aphorisme initial : “je vois ce que je crois”

Reprenons l’exemple de notre couple qui s’embrasse sur le trottoir.
Il est 18 h. SI vous regardez la rue, vous verrez des dizaines de choses, de petites actions anodines, tout autant qu’un homme qui embrasse une femme. Par exemple, vous voyez un homme qui sort une poussette d’une voiture parquée plus loin. Vous remarquez une dame qui marche avec son chien, les deux à un rythme lent. Vous voyez le ciel qui est rougeoyant. Vous remarquez la trace d’un avion qui laisse une trainée blanche. Vous voyez un homme qui sort du supermarché avec une bouteille à la main. Plus loin, un gars qui parle fort au téléphone. Une famille avec deux bambins qui discutent de la soirée à venir.

Vous voyez tout cela, et plus encore. Mais vous avez vu le couple qui s’embrassait.

Vous avez retenu le couple qui s’embrassait.
Autour de vous, parmi les dizaines, les centaines de choses qui se passent simultanément, vous avez retenu ce couple qui s’embrassait. Vous avez vu ce que vous croyez. Vous avez vu un couple qui s’aime, car vous croyez en l’amour. Vous auriez pu “voir” l’homme qui sortait la poussette en vous disant que “les temps ont bien changé depuis votre enfance, les pères sont beaucoup plus impliqués qu’avant “.

Vous auriez pu voir cette femme avec son chien et vous apitoyer sur “la vieillesse aujourd’hui qui fait que les vieux sont tellement seuls, et qu’ils n’ont qu’un chien comme compagnie”. Ceci si votre filtre avait été que les personnes âgées sont malheureuses.
Vous auriez pu aussi vous dire qu’elle avait beaucoup de chance cette dame d’avoir un chien car vous en avez toujours rêvé, mais “qu’habitant en ville, vous ne pouvez pas avoir de chien”. Que cet homme avec sa bouteille était un ivrogne, ou au contraire un invité qui avait acheté un excellent Bordeaux pour faire plaisir à ses amis. Vous auriez pu voir le ciel en vous disant que le temps était à l’orage et que vous aviez oublié votre parapluie. Ou au contraire que le ciel vous offrait un coucher de soleil magnifique. Que cet avion emmenait plein de gens en vacances alors que vous n’avez pas les moyens de partir loin. Ou que ces gens allaient travailler dans un autre pays. Ou qu’ils allaient retrouver leur famille. Vous auriez pu ressentir de la joie, ou de la tristesse, non pas en raison de la trainée de l’avion dans le ciel, mais en raison de votre croyance animée par cette trainée d’avion dans le ciel.

Vos croyances filtrent ce que vous voyez

Parmi la multitude d’événements, vous n’allez en retenir que quelques-uns, et qui plus est, vous allez les déformer, vous allez les transformer, de bonne foi, afin qu’ils correspondent encore plus à votre croyance, qu’ils la renforcent même.

Vous voyez ce que vous croyez, et ne voyez pas ce que vous ne croyez pas.

Vous croyez que le monde est mauvais ? triste ? sale ? vous ne verrez que les poubelles, les crimes, les noirceurs humaines. Vous croyez que le monde est beau, que l’humain est bon ? vous ne verrez que les sourires, que les actes de partage, d’amour et d’amitié.

Vous voyez ce que vous croyez… Et c’est qui vous êtes que vous présentez au monde, aux autres. L’effet miroir joue en plein. Vous attirez ce que vos croyances reflètent de vous.

Oui il y a des criminels, des violeurs, des monstres, des poubelles, des drames. Oui.

Et oui il y a de l’amour, des gestes de générosité magnifiques, des amitiés profondes, des amours durables, des bouteilles en verre et des gens qui arrêtent de fumer, qui ne boivent plus de coca, qui s’occupent d’aimer leur vie, et celles des autres.

On ne vit qu’une fois

Merci Saint Thomas de ne croire que ce que tu vois. Ma philosophie ce jour est de dire que je ne vois que ce que je crois. Et je rayonne ce que je vois…Et toi, que me montres-tu de toi ? J’aime ton sourire, merci de m’éclairer de ta chaleur, je vais la porter plus loin, pour toi, pour nous, pour l’humanité.

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Credit Photo à la Une : hyperverge.co