Publié le 31/03/2023

Jean Verame, le peintre des déserts, expose au château de Gordes

« Je dois le reconnaitre, mon travail n’a jamais été montré comme cela. Je suis très heureux d’avoir découvert mon travail ici, c’est une merveille. Je remercie la personne qui m’a dit un jour, tu sais, avec ce que tu fais, tu dois exposer au château de Gordes. Je suis flatté, heureux.» Jean Verame. L’exposition au château de Gordes à ne pas manquer ! [Reportage Vidéo]

Jean Verame, exposition gordes 2023 au chateau

©Capture vidéo Marie-Céline Solérieu

Le château de Gordes ouvre ses portes au public désormais toute l'année. Au programme, une exposition temporaire à ne pas manquer jusqu'au 28 mai 2023, dans ce lieu insolite et pittoresque classé le plus beau village de France, celle de Jean Verame le peintre des déserts ...

Jean Verame, le peintre des déserts

Exposition au Château de Gordes jusqu'au 28 mai 2023

Ce n’est pas un désert sec et aride que donnent à voir les tableaux de Jean Verame dans cette magnifique exposition qui se tient au Château de Gordes du 14 janvier au 28 mai 2023. Les visiteurs pourront également voir un film retraçant la vie de Jean Verame, projeté dans la dernière salle et réalisé en 2019 par Mathieu Pradinaud.

Un désert vibrant 

Les toiles de l’artiste sont vibrantes d’une beauté ascétique et les couleurs, surtout le bleu, qui les habitent sont autant de voyages. Ce n’est pas à une traversée mythique du Sinaï telle que dépeinte dans la bible, mais à LA découverte d’un langage que seul le peintre a su poser dans ses toiles. En  hébreu, le mot désert (midbar) et le mot parole (davar) ont la même racine. Le désert est le lieu de la « parole » 

Jean Verame, artiste peintre génial, pourrait se résumer en quatre phrases, phrases qu’il a prononcées lors d’une interview du magazine culturel Marie-Céline :

« Il faut que je sache qui je suis »
« Comme ça, tout-à-coup, sans le savoir, les autres ont décidé, ont estimé, que j’étais en train de devenir peintre. »
« Dans ce rien, il y avait tout. »
« Le bleu, c’est l’espace, l’espace où tout est possible intellectuellement et spirituellement, il n’y a pas de limite. »

— Jean Vérame
©Capture vidéo Marie-Céline Solérieu

Tout est dit !

Un attachement viscéral à la France de la culture

Né en Flandres belges, Jean Verame, surnommé le peintre des déserts,  est un enfant précoce, lui qui, à l’âge de trois ans parle trois langues, le Gantois, le Flamand et le Français. Mis dans une école francophone en plein pays flamand, il est confronté à toutes les difficultés que rencontre un francophone en pays flamand.  Jean, très attaché à la culture française, défend cette langue universelle. Il fréquente le conservatoire de Bruxelles où la France était le pays de la culture, le pays mythique, le pays de tout. Il rencontre à Bruxelles une personne qui le fait inscrire à un cours d’art dramatique où il découvre une autre littérature, le théâtre, aussi grande et aussi large que la littérature. Enchanté, il double ainsi sa connaissance, son introduction dans le vrai esprit de France. Il décide alors, parce qu’il aime la France à ce point-là, de ne pas rester en Belgique. Après avoir vécu de nombreuses années à Paris, Jean Verame réside désormais à Saint-Rémy de Provence.

A la recherche de son moi intime, pour ne pas traverser la vie dans la peau d’un homme dont, finalement, il ne sait rien, il prend une feuille de papier et se met à dessiner. Du dessin, il se met à l’aquarelle, magique. Avec les couleurs, il crée des mots extraordinaires. 

« Comme ça, tout-à-coup, sans le savoir, les autres ont décidé, ont estimé, que j’étais en train de devenir peintre. »

Avec l’envie de faire quelque chose de grand, qui ne soit pas commercial, il part visiter le désert du Sinaï et c’est le coup de foudre. Le désert, des rochers, du sable, rien de ce qu’il avait quitté, rien de la ville, de la civilisation, rien. Il se met à peindre quelque chose qu’il n’avait jamais pensé faire. 

« Dans ce rien, il y avait tout. »

Sans prétention aucune, il a alors la sensation profonde de laisser une trace, une trace qui, quelque part, est l’histoire de sa vie. 

« Le bleu, c’est l’espace, l’espace où tout est possible intellectuellement et spirituellement, il n’y a pas de limite. »

Jean Verame est Obsédé par l’espace, non pas celui des avions ou le nôtre, mais l’espace où tout est possible intellectuellement et spirituellement, sans limite. Pas de fin, pas de début, rien de précis dans cet espace qui l’habite. 

Informations pratiques Exposition de Jean Verame au Château de Gordes

Le château de Gordes est ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 12h30 / 13h à 17h30.