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25 octobre 2021‘The Tree’, un cri d’amour à la planète, une prière optimiste. Ce cri d’amour de Carolyn Carlson n’est pas seulement celui de l’impuissance devant le naufrage du monde, celui d’une nature au bord de l’effondrement, c’est aussi et surtout l’espoir d’une renaissance, un cri comme une secousse pour réveiller l’humanité.
En représentation en novembre 21 au Théâtre International Toursky, devant une salle pleine à craquer ‘The Tree’, créé par l’immense chorégraphe Carolyn Carlson, est un cri d’amour à la planète, un vibrant appel à l’humanité et à la préservation de la nature. En alternant mouvements lents, rapides, répétitifs, figés, Carolyn Carlson évoque avec lyrisme tous les éléments de la nature, la glace, le feu, l’eau, les arbres, dont un s’inscrit en fond de scène. Une échelle, un arbre sans feuille, des danseurs marchant lentement derrière un voile, quelques accessoires, un décor épuré, une mise en lumière féérique, primordiale, une musique sublime, la mise en scène et la virtuosité des neuf danseurs font de ce spectacle une œuvre poétique envoûtante, une émotion partagée.
Carolyn Carlson, chorégraphe-étoile, a révolutionné la danse contemporaine à l’Opéra de Paris dans les années 70. Depuis, elle poursuit un chemin humaniste, créant des œuvres porteuses de messages sur la défense de la nature, sur la fraternité et sur la paix.
« Mon travail, c’est la poésie d’abord et tous mes danseurs sont mes poètes.»
Carolyn Carlson – Je suis chorégraphe. Mon maitre est Alwin Nikolais. J’ai étudié avec lui à New York pendant sept ans. J’ai étudié le classique mais par la suite, j’ai intégré ma propre poésie. La danse est l’opportunité d’une poésie visuelle. Comme on voit dans ‘The Tree’, je travaille beaucoup avec les images. C’est très important pour le public de traduire la poésie en image.
Carolyn Carlson – J’ai étudié la danse classique depuis petite et j’ai toujours fait des improvisations chez moi. J’aime beaucoup le classique mais je trouve que la danse contemporaine est plus libre pour mes créations.
Carolyn Carlson – Je trouve d’abord l’idée, après je trouve le compositeur. Pour le spectacle ‘The Tree’, la musique est originale.
Carolyn Carlson – En partie, c’est mon fils et mon mari. Mes racines sont finlandaises. C’est une pièce qui la rappelle plutôt avec l’eau et les arbres, la nature.
Carolyn Carlson – Pour ce festival de danses à Cannes, c’est le spectacle ‘Crossroads to synchronicity’ C’est complètement différent. C’est plutôt une protestation silencieuse comme on le vit maintenant dans le monde.
Carolyn Carlson – Non, 6 danseurs. L’idée de synchronicité est le moment le plus important de notre vie, qui change notre vie.
Carolyn Carlson – Pas pour le moment.
Carolyn Carlson – Oui, c’est important aujourd’hui. Face au climat qui va changer, le feu, l’eau qui monte, la glace qui fond au Groenland, la température qui s’élève. C’est important pour moi que tout le monde ait conscience que notre terre a été créée avec la nature, ensemble. C’est une sorte de prière pour la nature, une prière optimiste. Cette pièce renvoie aux problèmes d’aujourd’hui. Notre planète est au bord du précipice. J’avais envie de faire cette pièce aussi pour les belles choses de la nature et pour la crise du climat. Chaque pièce, depuis le début, est une prière à la nature, l’eau, l’arbre… Cela, c’est Gaston Bachelard, le plus grand philosophe et poète français. Je continue mon compagnonnage avec lui en prenant comme point de départ pour cette création « Les fragments d’une poétique du feu ». Dans ce texte, Gaston Bachelard dit que « nous sommes le feu de la présence », des êtres lumineux en recherche d’un sens plus profond à nos vies, d’une expansion de la conscience comme le Phénix qui renaît de ses cendres. « Dans quel désert, dans quelle nuit de l’âme, un oiseau, l’oiseau a-t-il appelé le poète ? L’oiseau m’a appelé, je suis venu. » * Cette phrase est un défi pour les temps actuels, une renaissance essentielle pour prendre conscience de ce qui est en train de se passer.
Carolyn Carlson – Bien sûr, je crois que la businessmania est vide de sens. Il faut voir dans chaque personne, dans sa différence, qui qu’il soit, d’où qu’il vienne. Il faut tendre la main à tout le monde.
Carolyn Carlson – Absolument. C’est moi qui ai commencé dans les années 70 à Paris. J’ai choisi la France parce que je crois que le public français a un héritage poétique et une pensée profonde.
Carolyn Carlson – Je ne sais pas. On ne sait pas où l’on va. C’est pourquoi, avec mes pièces, j’ai envie de rendre l’imagination au public, le rêve et l’amour.
« Nous avons besoin de gens qui donnent la lumière au monde. Tous les artistes, je crois, travaillent dans ce sens aujourd’hui. »
Carolyn Carlson – Absolument. C’est l’âge de fer. Les gens se haïssent, ont des pistolets, en Amérique, se tuent dans le monde. Nous avons besoin de gens qui donnent la lumière au monde. Tous les artistes, je crois, travaillent dans ce sens aujourd’hui.
Carolyn Carlson – C’est de notre responsabilité pour l’humanité.
Carolyn Carlson – L’amour ! Si on travaille avec ça dans le cœur, c’est ça le bonheur.
Carolyn Carlson –Merci. J’espère que tout le monde réveille sa gratitude d’être née sur cette planète. C’est notre responsabilité pour l’humanité, dans notre vie propre. Il faut ouvrir les yeux et le cœur.
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