Publié le 27/12/2020

Le massif de la Sainte-Baume, Parc Naturel Régional d’exception

Réputée et protégée depuis plusieurs siècles, la forêt du massif de la Sainte-Baume est un véritable paradis de la randonnée, entre les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. Elle mène à la Grotte de Marie-Madeleine qui, comme Lourdes, elle est un haut lieu de pèlerinage chrétien. Une longue histoire et de nombreux secrets s’y cachent au coeur d’un Parc Naturel Régional.

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Le massif de la Sainte-Baume s'étend sur une superficie de 45 000 hectares, offrant un abri à une flore et une faune particulières, car le climat y est intermédiaire entre la forêt méditerranéenne et la forêt alpine de moyenne montagne.

La forêt de la Sainte-Baume, une forêt d’exception

Les pas, sur ce chemin de randonnée de la Sainte-Baume, sont assourdis par un tapis de feuilles mordorées, comme pour respecter le silence de ce lieu qu’on dit sacré. Un silence pourtant empli de bruissements, de frôlements, où se mêlent les odeurs de lichens foulés, de fruits sauvages, d’herbes humides, et de pignes de pin. Un silence, presque un recueillement. Les lapins nichés au bord des chemins qui traversent les bois, les arbres aux écorces en écailles dont les feuilles s’agitent doucement, les oisillons blottis dans leurs nids, tous observent, curieux, les randonneurs, les pèlerins, les promeneurs qui viennent quémander auprès d’eux un moment de sérénité, une halte dans leur vie, un instant hors du temps. Certains recherchent l’harmonie avec la nature, d’autres, celle avec l’éternité, d’autres encore respirent simplement, profondément, cette pureté que leur corps et leur esprit réclament. Mais tous y acheminent leurs rêves.

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Citée par Lucain, poète du Ier siècle

Plusieurs auteurs citent le poète romain Lucain (Ier siècle) qui parlerait de la forêt (d'origine) de la Sainte-Baume dans son ouvrage La Pharsale.

« Il y avait un bois sacré qui, depuis un âge très reculé, n'avait jamais été profané et entourait de ses rameaux entrelacés un air ténébreux et des ombres glacées, impénétrables au soleil. Il n'est point occupé par les Pans, habitants des campagnes, les Sylvains, maîtres des forêts, ou les Nymphes, mais par les sanctuaires de dieux aux cultes barbares ; des autels se dressent sur des tertres sinistres et tous les arbres sont purifies par du sang humain…»

Le massif de la Sainte-Baume culmine à 1147 mètres d'altitude. Dominée par une haute falaise rocheuse, la forêt domaniale de la Sainte-Baume est principalement composée de hêtres, d'érables et de tilleuls. En été, c'est un endroit à la fraicheur inestimable.

La Sainte-Baume, un Parc Naturel Régional

Le projet de Parc naturel régional de la Sainte-Baume est né de la volonté de dynamiser les activités économiques du territoire tout en protégeant les paysages, la nature et en mettant en valeur le patrimoine culturel.

En février 2012, le Syndicat mixte de préfiguration a été créé et a pour mission la labellisation du territoire en Parc naturel régional. Le Syndicat mixte constitue la structure de préfiguration du Parc naturel régional de la Sainte-Baume. Il a comme objectif de préparer le projet de Charte sur la base d’un diagnostic partagé du territoire afin de permettre le classement en Parc naturel régional.

La Sainte-Baume, une montagne belvédère

Relief emblématique de la Basse-Provence, la montagne Sainte-Baume se distingue par sa longue falaise abrupte de roches calcaires. Véritable épine dorsale du territoire longue de 12km, la crête culmine à 1 148m en ses deux sommets : le Jouc de l’Aigle et le Signal des Béguines. Elle se prolonge à l’Est par le plateau perché du Mourré d’Agnis, alors qu’à l’Ouest elle domine le spectaculaire vallon de Saint-Pons.

Depuis la crête, la vue s’étend au Nord jusqu’au Ventoux ; à l’Est, jusqu’au aux Alpes du Sud et au Mercantour avec en vue plus rapprochée les Maures ; au Sud se dressent les Monts Toulonnais, la chaîne du Beausset et la Méditerranée ; à l’Ouest, enfin, le Massif de Carpiagne et la Chaîne de l’Étoile.

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Le Joug de l'Aigle, l'un des deux points culminants du massif © Anthospace

La topographie ordonne l’espace et compose les paysages du territoire : la montagne domine les plateaux, eux même perchés par rapport aux plaines périphériques. Le karst est omniprésent avec son cortège de structures de falaises, vallons, dolines, collines, lapiaz, grottes, avens, ravins, poljé, sources, résurgences, tufs

Les reliefs périphériques et les plateaux naturels, la montagne de la Loube (830m), le plateau de Siou Blanc (826m à la Colle de Fède, le Mourré d’Agnis (866m), le Mont Aurélien (880m), le Massif du Regagnas (715m), la Barre de Cuers (705m au Pilon Saint-Clément), le Vieil Evenos, essentiellement accessibles à pieds, offrent un véritable écrin au territoire. Depuis leurs crêtes, ils entretiennent une relation visuelle réciproque avec la montagne Sainte-Baume.

Les "villages de caractère" autour du massif

Labellisés « Villages de caractère », les villages perchés de La Cadière d’Azur et du Castellet se font écho. À la fois point d’appel paysagers et lieux de contemplation du panorama, ils offrent une vue lointaine vers la longue crête de la Sainte-Baume. Implantés au sein d’une plaine viticole renommée, La Cadière d’Azur offre tous les traits d’un village provençal typique alors que Le Castellet se caractérise par son caractère féodal. La chapelle du Beausset-Vieux, ancien bourg castral, surplombe le village actuel et offre un panorama à 360° vers le massif de la Sainte-Baume et la mer Méditerranée.

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L'oratoire sur le chemin des Roys, menant au sanctuaire de la Grotte Sainte Marie-Madeleine © Stéphanie Singh - PNR Sainte-Baume

Les moulins de la Sainte-Baume

L’eau si abondante en Sainte-Baume a permis la construction de nombreux moulins à eau destinés à écraser le grain, tamiser la farine, tanner les peaux et fouler le drap. Dès le XVIe siècle, les moulins à blé de la Vallée de Saint-Pons contribuent au développement de l’économie locale. Au siècle suivant, le long de l’Huveaune, sont bâties huit papeteries. La ville d’Auriol en compte notamment deux, dont celle de Pont-de-Joux, propriété de l’abbaye de Saint-Victor, qui fabriquait un luxueux papier à lettre. La papeterie du Paradou à Gémenos produira jusqu’au début du XXe siècle du papier à partir de chiffons de chanvre ou de lin.

À la même période, la ville de Brignoles connaît un véritable essor industriel, notamment grâce à la fabrication de draps, en atteste le nombre important de foulons dans la commune. Les multiples moulins de la ville qu’ils soient à farine, à tan, à huile ainsi que ses papeteries et pressoirs sont les témoins d’une grande vitalité.

Sources : Parc naturel régional de la Sainte-Baume.

Photo à la une : Foret Sainte-Baume © Aude Mottiaux - Parc Naturel Régional Sainte-Baume.