Publié le 08/11/2020

L’orgue de Saint-Maximin, un instrument de musique aux 2 960 tuyaux, connu du monde entier

Voyage dans l’histoire de la musique du 18ème siècle et plus particulièrement dans l’histoire de l’Orgue de la Basilique Sainte Marie-Madeleine de Saint Maximin Sainte-Baume. Un instrument à vent qui emplit de ses vibrations l’architecture du monument historique. Après un silence pour restauration de la basilique, l’orgue revit depuis 1961 grâce à deux organistes à la transmission d’une passion de père en fils.

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Construit en 1772, l’orgue de la basilique de Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin la Sainte-Baume, dans le Var, est connu par les organistes du monde entier, et suscite la curiosité du grand public venu découvrir le patrimoine culturel au coeur d'une architecture exceptionnelle de ce monument historique en région Provence Alpes Côte d'Azur.

Histoire de l'orgue de Saint-Maximin

Chef-d’oeuvre du Frère dominicain Jean-Esprit Isnard, l'orgue est l’un des derniers grands instruments d’Europe à avoir conservé la totalité de ses 2 960 tuyaux d’origine.

Rencontre avec Jean-Sébastien Bardon, organiste titulaire de la Basilique de Saint Maximin

Une histoire de passion et transmission de père en fils

C’est avec le regard rempli de tendresse que Jean-Sébastien Bardon nous présente le majestueux instrument de la basilique Sainte-Marie-Madeleine. C’est qu’entre les deux, un lien presque fraternel s’est tissé avec les années.
Ces sons, les touches de son clavier, Jean-Sébastien Bardon les connaît depuis sa tendre enfance, depuis que son père est devenu organiste titulaire dans en 1961. Mais pour découvrir l’instrument, il faut encore se faufiler dans l’étroite coursive en colimaçon qui mène à l’étage. C’est là, à l’abri des regards, que se cachent l’orgue et son clavier d’ébène.
« À l’arrière, ce sont les souffleries », précise immédiatement Jean-Sébastien Bardon en indiquant une petite porte sur la droite. Elles aussi sont restées intactes même si la mécanique a remplacé l’effort des souffleurs.
Au fond, une photo du père et du fils y reposent discrètement. Comme un symbole. 

« Lorsque mon père est arrivé ici, l’orgue n’était pas joué. Il a suffit qu’il joue une fois pour avoir la place», nous raconte-t-il en s’installant au clavier.

Le parcours de l’instrument relève du combattant

Sauvé par la Marseillaise lors de la Révolution Française

Construit de 1772 à 1774, l'immense instrument à vent a échappé de peu à la destruction lors de la Révolution française. À l’époque, le métal de ses précieux tuyaux est recherché pour fabriquer des munitions « La légende raconte que l’organiste de l’époque joua La Marseillaise et que l’orgue fut sauvé », témoigne Jean-Sébastien Bardon.

Une merveille d’art provençal

Au début du XXe siècle, l’orgue de la basilique de Saint-Maximin se soustrait cette fois aux calamiteuses restaurations de l’époque. Dans les années 1950, c’est le Père Arbus qui alerte les Monuments Historiques sur son état et fonde un comité pour sa restauration. Un comité qu’il dirigera jusqu’à sa mort. Dans son livre consacré à cet orgue majestueux (Une merveille d’art provençal, 1955), il y décrit sa fascination pour l’instrument : « Merveille d’art provençal, le grand orgue de la Basilique de Sainte-Marie-Madeleine, à Saint-Maximin, l’est assurément par l’harmonie et l’élégance, l’envol et la puissance de son architecture majestueuse … »

Aujourd’hui, l’orgue de Saint-Maximin offre ainsi au visiteur qui s’attarde dans la nef, les mêmes sonorités qu’il y a deux siècles. Et lorsque Jean-Sébastien Bardon entame les premières notes de son répertoire, c’est un bond dans le temps qui s’opère. Un privilège à découvrir ...