Publié le 17/11/2015

Psychologie – La question du sens en thérapie

L’absence de sens peut être à l’origine d’un mal-être flou, indistinct mais aussi ravageur. Enjeu très déroutant que d’essayer de répondre à cette question existentielle qui défie toute technique thérapeutique.

 

Autrefois, la religion répondait aux doutes et offrait un sens général à l’existence mais peu à peu l’homme a dû se confronter à lui-même sans pouvoir compter sur un sauveur ultime. La foi reste pour certains un moyen d’entrer en lien avec son intériorité et une guidance tout au long de sa vie. Mais pour les autres ?

 

La philosophie est une source riche de propositions

En passant par les Grecs, Nietzsche, Heidegger, Sartre et bien d’autres, la diversité des possibles sens s’offre à nous.

 

L’altruisme : comment se rendre utile ?
Comment apporter une pierre à l’édifice d’un monde meilleur où la générosité personnelle aboutirait à donner de la lumière à un monde en proie à l’obscurité. Le bénévolat, l’écoute, l’aide aux plus démunis apportent un sens profond à celui qui s’engage dans cette voie. Nous nous rendons utiles à l’autre, à celui que nous aurions pu être… Nous nous servons de notre empathie pour apporter du réconfort, de la présence à ceux qui en ont besoin.

Le dévouement à une cause :
la famille, l’état, l’écologie, la politique, les recherches scientifiques… Mettre en mouvement nos valeurs, nos connaissances pour défendre nos idéaux.

La créativité :
elle peut prendre toutes les formes, le jardinage, le sculpture, la poésie, la cuisine, le théâtre, la danse et mille autres choses encore. Puissant antidote à la dépression, à la morosité, à l’ennui, la créativité est un élan vers la vie. Elle permet une expression personnelle et intime de soi. Elle peut apporter un regard singulier sur le monde, révéler la beauté sous toutes ses formes.

L’hédonisme :
Selon la définition du Larousse : “Doctrine morale qui fait du plaisir le principe ou le but de la vie” Certains d’entre nous peuvent choisir de mettre le plaisir au centre de leur vie. Et à chacun de définir ce qu’est le plaisir. Selon Epicure et contre toutes attentes, être heureux ne signifie pas obtenir toujours plus mais être capable de devenir un sage et de ressentir le bonheur au travers de choses simples comme l’amitié et la recherche de la paix intérieure.

L’actualisation de soi :

le sens se centre vers une désir de croître, d’accomplir ses potentiels. Également de mieux se connaître et se comprendre. La souffrance prend un sens si elle transforme l’individu, le rend plus grand et lui permet de dépasser les limites qu’il s’est imposé : “ce qui ne me tue pas me rend plus fort” Nietzsche. C’est donc un travail de longue haleine, ce retour sur soi peut occuper une vie entière sans pour autant nous couper des autres et au contraire nous en rapprocher.

L’amour :

Est-il possible de vivre sans ? N’est-ce pas l’ultime désir de chacun ? Depuis notre naissance et cela malgré nos mères parfois insatisfaisantes, nous cherchons un regard en partage, une compréhension de l’autre. Donner de l’amour et en recevoir : un vrai challenge de vie.

L’absence de sens revêt diverses formes :
activités frénétiques, alcoolisme, addictions, angoisses, dépressions. Mais parfois, malgré ce sens enfin trouvé, l’insensé apparaît, nous foudroie.
Ce vendredi 13 novembre 2015, je suis touchée en plein cœur par l’effroyable, rattrapée par l’atrocité des événements. Quel sens donner à tout cela ? Quelle direction prendre après ce terrible attentat ?

Pour ma part, c’est de continuer à VIVRE, toujours vivre et suivre ma route vers plus d’humanité et de tolérance. Et de continuer à aimer …

 

 

Nathalie Delalande
Psychothérapie analytique

(Orientation existentielle et analytique)