Publié le 06/01/2018

Une grande Nuit du Piano Symphonique enflamme le Théâtre Toursky

Nuit du Piano Symphonique - Michel Bourdoncle, Jean-Philippe Dambreville, Alexandra Lescure, Luca Lombardo

Une Grande Nuit du Piano Symphonique composée d’un ténor, un orchestre et des pianistes, dans la salle du Théâtre Toursky de Marseille . Des artistes exceptionnels pour un programme musical de haute tenue :

Jean-Philippe Dambreville et l’Orchestre Darius Milhaud

« Susciter la passion, raisonner la tempête »

Voici en quelques mots un raccourci de ce que la baguette et le talent de Jean-Philippe Dambreville répercutent dans son orchestre et bien sûr, dans la salle. L’orchestre du conservatoire Darius Milhaud d’Aix en Provence prend place sur la scène, dirigé par le sémillant Jean-Philippe Dambreville. Directeur du Conservatoire, d’Aix-en-Provence, trompettiste, premier prix des CNR en direction d’orchestre. Sous son impulsion, l’orchestre va transcender les spectateurs comme c’est le cas partout où il se produit, en France, en Europe et aux Etats Unis.

Exaltante et Emouvante Alexandra Lescure

Alexandra Lescure, charmante jeune femme, cheveux blonds sagement retenus sur une robe noire de gala, s’installe au piano. Lauréate, entre autre, du Concours International des Nuits Pianistiques, elle est passionnée d’improvisation et se produit régulièrement en récital et en soliste en France et à l’étranger. La belle et célèbre « Rhapsodie in Blue » de Gershwin qu’elle interprète ne déroge pas à sa « patte ». Œuvre pour piano et orchestre, combinant musique classique et jazz, la finesse, la maîtrise, la passion d’Alexandra vibrent sur les cordes de son instrument. Magnifiquement appuyée par l’orchestre dirigé par Jean-Philippe Dambreville, Alexandra exalte l’œuvre de Gershwin, jouant à l’américaine, très jazzée : exquis le trille du départ suivi du glissendo ; les solos sont intenses et rythmés, les mouvements orchestraux, lents, riches, amples. Alexandra Lescure apporte le dynamisme syncopé, le tempo, les notes « blues », faisant de ce moment pianistique, un délice.

Exceptionnel Michel Bourdoncle, pianiste pédagogue

On ne présente plus Michel Bourdoncle. Pianiste et pédagogue, il poursuit une carrière de concertiste internationale qui le conduit, du « Carnegie Hall » de New York au Grand Théâtre de Shangai, sur les plus grandes scènes mondiales. En 1993, à Aix-en-Provence, il crée le très suivi Festival international « Les Nuits Pianistiques », dont il est le directeur artistique. Au piano, Michel Bourdoncle possède une démesure qui lui permet d’incarner l’intensité dramatique et la dimension poétique du Concerto de Brahms op 15 en ré mineur, un concerto triste, véritable monument symphonique, qu’il interprète. Michel Bourdoncle apporte à l’œuvre une troublante originalité, avec des couleurs musicales magnifiques, des mélodies et des rythmes intenses, une sorte de brume où s’immiscent une lumière enivrante, une chaleur romantique, une flamme propre à l’œuvre de Brahms. Le pianiste mêle bonheur, détresse, volupté, force, par un jeu débordant de dextérité et de passion. L’orchestre donne au piano et à ce concerto son impétuosité et sa mesure, sa densité. Le final, haletant, puissamment romantique, soulève d’enthousiasme un public conquis.
Cédant à plusieurs rappels, Michel Bourdoncle exécute « Polichinelle » de Villa-Lobos : clarté et vivacité, toucher magique et performance rarement égalés, édifiant !

Luca Lombardo, ténor marseillais à la voix d’or

Luca Lombardo est né à Marseille. Lauréat de plusieurs concours internationaux –Caruso de Milan, Prix Georges Thill, Concours des Voix d’Or, Concours Vinas de Barcelone…- Sa carrière internationale le conduit sur les scènes les plus prestigieuses. Il excelle dans tous les rôles de Ténor lyrique italien et français. Entré sur scène sous un tonnerre d’applaudissements, sa voix au timbre chaud, patiné, nuancé, s’élève sur la chanson napolitaine de Rodolfo Falvo : « Dicitencello Vuje ». L’émotion est palpable, laissant place à un déchainement de ‘bravo’.
Le talent précède ce fils de la cité phocéenne, soufflé par le mistral jusqu’au théâtre. Le célébrissime « Nessun Dorma » (Turandot) de Puccini est interprété avec maestria, puissance et passion. Du grand Luca Lombardo. Pour conclure, le ténor à la voix de soleil entonne « O sole mio » d’Eduardo di Capua, reprise en chœur par le public. Et c’est une explosion de joie. Luca Lombardo quitte la scène sous les acclamations.

Luca Lombardo est admirablement servi au piano par Nicolas Bourdoncle, jeune et talentueux pianiste. L’accompagnement au piano est exercice difficile pour un jeune concertiste qui doit reconsidérer sa position personnelle et son rapport à la musique. Nicolas Bourdoncle possède les qualités indispensables pour mettre en valeur le chanteur : technique parfaite, concentration et régularité rythmique, tempo, nuances d’interprétation, témoignant d’un respect, d’une disponibilité, d’une écoute qui sont le cachet d’un parfait musicien.