Publié le 19/10/2017

Concert d’ouverture de l’Orchestre d’Avignon, très symbolique

Concert d'ouverture de l'Orchestre d'Avignon

En Concert d’ouverture de l’Orchestre d’Avignon pour ouvrir la saison 2017 2018

L’Orchestre Régional Avignon-Provence en formation symphonique nous a proposé deux concerts les 13 et 15 octobre sous la direction musicale de Michel Piquemal, avec le Chœur Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Au programme, trois œuvres de musique romantique française de grande qualité dont le Requiem de Fauré, en la majestueuse Collégiale de Saint Didier.

En première partie du concert, nous avons eu le plaisir de pouvoir écouter le Cantique de Jean Racine Opus 11, composé en 1865 par Gabriel Fauré, alors âgé de 19 ans. Écrite originellement pour chœur, piano ou orgue, la version pour chœur et orchestre date de 1906. Composée sur un poème de Jean Racine, cette cantate est une paraphrase d’un hymne du moyen âge attribuée à Saint Ambroise.
Sous la direction talentueuse de Michel Piquemal, nous avons pu vivre un grand moment. En effet, cette œuvre présente un caractère solennel, évoluant doucement pour atteindre son plus haut niveau expressif, ce qui nous conduit bien logiquement vers l’intériorité musicale du Requiem de Fauré.

Puis nous avons entendu “Ecce quam Bonum” un psaume musical pour orchestre et chœur de Martial Caillebotte, compositeur français peu connu de la fin du 19ème siècle. Jeune élève, il étudie le piano et la composition au conservatoire de Paris. Il a écrit de nombreuses pièces pour piano, quelques œuvres pour orchestre, ainsi que des mélodies dans la veine d’Ernest Chausson ou de Camille Saint-Saëns. Ami de d’Auguste Renoir, il se rend avec lui à Bayreuth à l’été 1886 pour communier dans la musique de Wagner dont il est un fervent admirateur.

Enfin pour terminer ce concert, nous avons eu la joie d’apprécier une des plus belles œuvres musicales françaises, le Requiem de Fauré, œuvre parmi les œuvres, écrite pour orchestre, voix d’enfants et chœur par le compositeur alors maître de chapelle de l’église de la Madeleine à Paris. Les tonalités de l’œuvre dans leurs volontés premières d’écriture se veulent d’un autre monde où l’angélisme prévaut sur le commun. Puis la partition sera retravaillée pour être enfin celle que nous connaissons aujourd’hui. La version donnée en Avignon est celle de 1900 qui a été jouée au Palais du Trocadéro lors de l’Exposition Universelle.
Le message de Fauré est tout intériorité et tend vers l’idéal musical. Son œuvre est d’une grande pureté qui lui fait dire de son requiem :
“Il n’exprime pas l’effroi de la mort, quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort…c’est ainsi que je sens la mort, comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au delà, …plutôt que comme un passage douloureux”. C’est en effet le message qui passe tout au long de ce chef œuvre mis en valeur par l’interprétation des solistes Daphné Touchais, soprano et Richard Rittelmann, baryton, avec en particulier l’aria du “Piu Jesu”, une des plus belles pages de la musique française.