Publié le 15/03/2021

Le NNMN et la Villa Paloma présentent les chemins poético-philosophiques de l’artiste japonais Shimabuku

L’artiste Michihiro Shimabuku expose ses œuvres à la Villa Paloma, lors d’un événement intitulé « La Sirène de 165 mètres et autres histoires » organisé par le Nouveau Musée National de Monaco. Tout au long des trois étages du temple monégasque de l’art contemporain, Shimabuku se définit comme un « artiste promeneur » et nous fait état de ses aventures folles autour de ce qu’il a emporté de son Japon natal jusqu’à la Principauté de Monaco en passant par le Brésil, l’Australie et bien d’autres contrées… Une exposition à découvrir jusqu’au 3 octobre 2021.

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L’exposition présentée au Nouveau Musée National de Monaco de l'artiste Michihiro Shimabuku baptisée « La Sirène de 165 mètres et autres histoires » puise son inspiration dans une légende médiévale nippone. Elle se déroule sur les trois étages de la Villa Paloma, temple monégasque de l’art contemporain, à la manière d’un poème épique. Shimabuku, présent lors de la visite presse, qui se définit « Artiste promeneur » nous conte ses aventures folles et ses rencontres insolites « au fil de l’eau », depuis son départ de son Japon natal jusqu’à la Principauté de Monaco via le Brésil, l’Australie et bien d’autres contrées…

je voyage avec une sirene de 165 metres 1998 dessin © shimabuku
Shimabuku - Je voyage avec une sirène de 165 mètres, 1998 - en cours. Aquarelle sur papier (détail de l’installation). Dessin de Shimabuku, Sydney, Australie, 1998 75x104cm. Collection NMNM, n° 2019.4.1.7 © Shimabuku. Courtesy de l’artiste et Air de Paris, Romainville

Lorsque notre artiste découvre la légende et les reliques de la sirène dont le corps mesurait 165 mètres de long, il décide de prolonger cette histoire et achète une longue corde mesurant, elle aussi, 165 mètres « emmenée tout autour du monde, cette corde lui permet de se rapprocher de la femme-poisson et devient un vecteur qui relie la fiction au réel, le passé au présent, et le Japon aux différents pays dans lesquels l’œuvre est présentée. Acquise par le Nouveau Musée National de Monaco en 2018, l’installation "Je voyage avec une sirène de 165 mètres" (1998 – toujours en cours) constitue le point de départ de l’exposition…

je voyage avec une sirene de 165 metres 1998 © shimabuku
Shimabuku - Je voyage avec une sirène de 165 mètres - Marqueterie (détail de l’installation) - Artisan : Catot Olivier, Atelier La Sève, Marseille, 1998 57 x 46 cm - Collection NMNM © Shimabuku Courtesy de l’artiste et Air de Paris, Romainville

Shimabuku, un « artiste promeneur » attentif à son environnement

L'exposition à la Villa Paloma

Des œuvres les plus anciennes conçues dans la région de Kobe, dont il compare volontiers la topographie à celle de la Riviera, aux toutes dernières installations produites à Monaco, Shimabuku développe un travail nourri par l’attention profonde qu’il porte à son environnement et à l’environnement…Tout au long de ses voyages, il s’approprie des éléments du paysage ou de la culture populaire « pour mener des actions poétiques expérimentales » : associant avec un certain humour, performance, musique, voire cuisine.

L’installation « Eriger » de Shimabuku

Initiée sur la plage de Norihama après le Tsunami de 2011, l’installation "Eriger" fait l’objet d’une nouvelle production spécifique réalisée à Monaco suivant le poème-protocole défini et établi par l’artiste : « Placer les choses droites. Placer debout les choses couchées. Placer à la verticale les arbres et les pierres qui se trouvent sur la plage. Avec la collaboration de nombreuses personnes, nous placerons de nombreuses choses en position verticale. Nous essaierons de rassembler notre énergie pour placer de très grands arbres en position verticale. Alors peut-être quelque chose en nos cœurs se redressera ».

shimabuku artiste concepteur © VLR
Shimabuku : L’artiste-concepteur © V.L.R

Le monde onirique de Shimabuku…

Notre globe-trotteur observe le monde qu’il considère sans frontières, un monde où les sirènes rencontrent les hommes, où chacun a sa place, où la poésie rend tout possible :

« Chaque œuvre de Shimabuku peut être assimilée à une expérience poético-philosophique, interrogeant notre rapport à l’altérité et engageant à une action individuelle ou collective de soin et d’attention… ».

L’artiste né à Kobé, en 1969, développe, peut-on lire « une esthétique relationnelle où chacun met sa pierre à l’édifice, rendant cette œuvre narrative et participative et qui s’enrichit à chaque exposition de nouvelles productions ». Un monde fantasmagorique peuplé entre autres de pieuvres voyageuses… Une des questions métaphysiques parmi d’autres toutes aussi insolites que se pose l’artiste :

« En 2000, je décidais de faire une visite guidée de Tokyo à la pieuvre d’Asahi. C’était mon projet Apollo ! J’ai pris une pieuvre vivante, je l’ai amenée à Tokyo. Puis je l’ai ramenée toujours vivante, et l’ai remise à la mer. Est-ce que cela fera plaisir à la pieuvre de recevoir en cadeau une visite guidée de Tokyo ? Ou est-ce que cela l’ennuiera ? La plupart des gens ont l’air content quand ils reçoivent un cadeau, mais est-ce que cela leur plaît vraiment ? Je ne sais pas si le poulpe a apprécié sa visite de Tokyo ou pas… » Shimabuku

symbiose art contemporain © shimabuku
Shimabuku, Symbiose - Poisson rouge et hyacinthe, 1992 - Tirage cibachrome monté sur aluminium/70 x 47,5 cm/Edition de 5 © Shimabuku/Marc Domage/ Courtesy de l’artiste et Air de Paris, Romainville

Création d’une sculpture « fougasse-sirène » !

Parmi les actions poétiques expérimentales : la création par la Maison Costa, pâtisserie monégasque fondée en 1964, d’une fougasse traditionnelle en forme de sirène à l’échelle de 1/100éme. La fougasse-sirène qui accueille le visiteur de l’exposition a rejoint les collections du Nouveau Musée National : « L’œuvre sera conservée le plus longtemps possible dans son sarcophage », précise Célia Bernasconi, Commissaire de l’exposition du NMNM.

Villa Paloma – 56, boulevard du Jardin Exotique – à découvrir Jusqu’au dimanche 3 octobre 2021.

Photo à la Une : Shimabuku, Ériger, 2017-2018. Vue d’installation Reborn-Art Festival, Oshika peninsula, Ishinomaki, Japon. 2017 © Shimabuku. Courtesy de l’artiste et Air de Paris, Romainville