Publié le 12/11/2016

Théâtre des Halles : Alain Françon met en scène “Le Dépeupleur” de Samuel Beckett

Rencontre avec Alain Françon, metteur en scène du texte Le Dépeupleur de Samuel Beckett au Théâtre des Halles d’Avignon. Serge Merlin, chef d’orchestre, animateur de ces petits personnages infiniment petit, est la voix qui fait le lien entre spectateurs et acteurs, dans une interprétation à la fois aussi dramatique qu’humoristique, tel un magicien de mots et d’émotions qui hypnotise son public.

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Rencontre avec le metteur en scène Alain Françon au Théâtre des Halles, en Avignon. Il met en scène Le Dépeupleur, de Samuel Beckett, interprété par Serge Merlin.

Le Dépeupleur, ça commence comme ça

“Séjour où des corps vont cherchant chacun son dépeupleur. Assez vaste pour permettre de chercher en vain. Assez restreint pour que toute fuite soit vaine. C’est l’intérieur d’un cylindre surbaissé ayant cinquante mètres de pourtour et seize de haut pour l’harmonie…”

Petit peuple enfermé dans un cylindre, qui cherche l’issue, qui a un système de circulation, dans un système où l’on pourrait presque dire le système presque concentrationnaire. Mais de l’autre côté, ce camp pourrait être un camp de protection, où l’on se sent en sécurité face au monde au extérieur.

Alain Françon laisse au spectateur, le choix de compréhension, fidèle à l’auteur Samuel Beckett, qui laisse le choix d’interprétation à ses lecteurs. Serge Merlin, chef d’orchestre, animateur de ces petits personnages infiniment petit, est la voix qui fait le lien entre spectateurs et acteurs, dans une interprétation à la fois aussi dramatique qu’humoristique, tel un magicien de mots et d’émotions qui hypnotise son public.

“…Tout va peut-être finir. Au bout de quelques secondes tout reprend. Conséquences pour les peaux de ce climat. Elles se parcheminent. Les corps se frôlent avec un bruit de feuilles sèches. Les muqueuses elles-mêmes s’en ressentent. Un baiser rend un son indescriptible. Ceux qui se mêlent encore de copuler n’y arrivent pas. Mais ils ne veulent pas l’admettre. ” Samuel Becket, Le Dépeupleur (début), Paris, éditions de Minuit, 1970

Alain Françon, metteur en Scène

Molière du Metteur en scène d’un spectacle de Théâtre Privé pour “Qui a peur de Virginia Woolf “? d’Edward Albee (2016)
Prix SACD de la mise en scène (2012)
Molière du Metteur en scène pour “La Cerisaie” d’Anton Tchekhov (2010)
Grand Prix du Syndicat national de la critique pour “La Cerisaie” d’Anton Tchekhov (2009)
Nomination aux Molières, catégorie Metteur en scène pour “L’Hôtel du libre” – échange de Georges Feydeau (2008)
Molière du Metteur en scène pour “Pièces de guerre” d’Edward Bond (1995)
Grand Prix du Syndicat de la critique pour “Dans la compagnie des hommes” d’Edward Bond (1992)
Nomination aux Molières, catégorie Metteur en scène pour “La Dame de chez Maxim” de Georges Feydeau (1991)