Publié le 08/09/2016

Le reproche, arme de destruction massive ! Par notre coach Jill Székely

La prochaine fois que vous ferez un reproche, à une autre personne ou à vous-même, je vous invite à vous souvenir de cela : le reproche est l’arme ultime de destruction massive. Le reproche détruit. Il se situe temporellement, dans le passé : « tu n’as pas fait ceci ou cela », dans le présent « si tu étais intelligent, tu serais docteur », sous-entendu, « tu n’es pas intelligent donc tu ne seras jamais docteur » ou dans l’avenir « c’est pas toi qui ferait ça pour moi ! ». Pour adoucir ces messages, peut être faut-il tout simplement les reformuler…

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La prochaine fois que vous ferez un reproche, à une autre personne ou à vous-même, je vous invite à vous souvenir de cela : le reproche est l’arme ultime de destruction massive. Destruction massive, vous avez bien lu.

Qu’est-ce que le reproche ? Larousse nous donne trois acceptions : Ce qu’on dit à quelqu’un pour lui exprimer son mécontentement, sa désapprobation sur son comportement : Vos reproches sont fondés. Mouvement, attitude de réprobation de celui qui reproche quelque chose à quelqu’un : Air de reproche. Critique faite sur quelque chose : Je n’ai aucun reproche à faire à cette voiture.

Restons sur le principe : le reproche est un lien entre deux personnes ou une personne et une chose.

Pour la clarté de notre exposé, je vais parler des personnes. Le reproche est une relation entre deux personnes, la personne qui fait le reproche et celle qui le reçoit. La personne qui envoie le missile et celle qui le reçoit.

Le reproche, un véritable missile

Missile ? Oui, car comme le missile, il ne fait rien, mais alors rien de bien. Le reproche détruit. Il se situe temporellement, dans le passé : « tu n’as pas fait ceci ou cela », dans le présent « si tu étais intelligent, tu serais docteur », sous-entendu, « tu n’es pas intelligent donc tu ne seras jamais docteur » ou dans l’avenir « c’est pas toi qui ferait ça pour moi ! ».

Ce qui est intéressant d’observer est la personne qui reçoit le missile. Que peut-elle faire ? Dans le cas du reproche passé, rien. Elle n’a pas sorti les poubelles, elle a cassé un verre… Rien ne peut être fait, l’acte criminel qui mérite ce reproche missile est déjà terminé. Coupable, elle est, coupable elle restera.

Dans le présent peut-être est-ce différent ? « Tu n’es pas intelligent, tu ne seras jamais docteur ». Je ne suis pas intelligent, je ne peux pas changer, donc je baisse la tête et resterai un piètre infirmier. Le présent du reproche missile est identique, il empêche l’action et détruit l’estime de soi.

Au futur ? Celui qui reçoit l’injonction du type « ce n’est pas toi qui ferait ça pour moi » a déjà la réponse à la question. Non, il ne ferait pas ça pour l’autre personne, puisqu’elle le dit. Quand bien même il en aurait envie, l’autre lui interdit de le faire en quelque sorte.

Le reproche, passé, est inutile, car il vient trop tard. Le reproche, présent, est synonyme de pouvoir, pouvoir sur l’autre, pouvoir inhibant. Le reproche, futur, est bloquant, il empêche de grandir.

Vous voyez, le reproche est une arme de destruction massive ! Surtout quand vous l’utilisez à votre encontre. Combien de personnes se font-elles des reproches à elles-mêmes ? Rappelez-vous, quand vous vous dites un truc du genre « tu es nulle, ma fille, tu as encore fait une connerie, tu n’y arriveras jamais », vous cumulez le passé, le présent et l’avenir. C’est inutile, inhibant et bloquant. Ceci est aussi valable pour les garçons, quand vous vous dites « quel con tu fais, t’as planté cette affaire, tu vas encore te faire engueuler », c’est pareil. Vous cumulez trois missiles dirigés directement sur votre estime de vous.

Alors comment faire ?

Fermez les yeux, imaginez un missile, un horrible truc qui détruit, et ajoutez-y votre photo. Vous rouvrez les yeux immédiatement. Vous ne voulez pas voir ce carnage ! Alors, quand vous sentez que le missile est sur sa rampe de lancement, transformez-le en feu d’artifice, lancez-le en l’air comme un bouquet de fleurs, ou soufflez un grand coup.

Je vous vois sourire, vous allez me dire, « oui mais quand même, il faut bien dire ce qui ne va pas » : Tout d’abord, c’est discutable. Ensuite, quelles sont les conséquences que vous attendez ? Voulez-vous que cela change dans l’avenir ? Ou assurer votre mini pouvoir de chef à galons ? Parce que vous êtes intelligent-e, vous voulez améliorer les choses.

Et c’est tout simple : Pour le passé : en lieu et place du « tu as encore oublié de sortir les poubelles, tu ne fais jamais rien dans cette maison », vous pouvez décorer la phrase ainsi : « les poubelles sont encore là, que va-ton faire ? » Admirez l’usage du « on » qui éloigne le sentiment de culpabilité de l’autre.

Pour le présent : en remplacement du « tu es vraiment nulle », vous pouvez essayer « tu as encore appris quelque chose ! C’est génial ». Voyez un accroc comme une expérience constructive, comme une étape dans votre développement, un apprentissage de la vie.

Pour le futur, aimez en remplaçant « toi tu ne feras jamais cela pour moi » par un « et si tu m’emmenais aussi à Paris faire la fête ? ». Quelle audace ! Oser, sortir de sa zone de confort, exprimer son propre besoin, et faire rêver l’autre avec soi.

Rappelez-vous, le reproche est une arme de destruction massive, à chaque fois que vous envoyez votre missile, vous faites du vide, surtout autour de vous. Vous aurez raison, éventuellement, seul-e de votre intelligence supérieure, mais surtout très seul-e. La pilule bleue ? Envoyez-vous des compliments, au passé, au présent et au futur, à vous et à l’autre.

C’est dur, n’est-ce pas ? Une – deux, une – deux, on continue, on persévère, on pose le lance-missile et on avance plus vite, compris ?

Oui, compris mon capitaine, oh mon capitaine !